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Messages

Affichage des messages du 2015

L'Empire, les réfugiés et le poil

Nous revoici, bande de petits canaillous, alors que décembre refuse obstinément de montrer le bout de son nez, et que les foules en liesse se précipitent pour voir Star Wars: The Force Awakens.  Comme j'ai moi aussi mes billets, mais seulement pour une séance prévue samedi, nous avons amplement le temps de nous regarder dans le blanc des yeux et d'éplucher une autre cargaison d'étrangetés et de bouffonneries médiatiques. Je m'en voudrais, d'abord, de ne pas revenir sur le cinquième débat des candidats à l'investiture républicaine, diffusé mardi soir sur les ondes de CNN. Pas de gaffe des médias à proprement parler, mais la formule à sept candidats permet difficilement d'avoir des débats allant au-delà des accrochages entre deux candidats. La situation est encore plus étrange lorsque lesdits candidats s'appellent par leur prénom, mais se cassent mutuellement du sucre sur le dos. Le clou de la soirée? Donald Trump disant vouloir "pénétrer Intern

Vous et moi contre la bunch

Moi aussi, je me suis ennuyé de vous. Mais arrêtons-là ces effusions qui tendent à s'éterniser, et entrons de nouveau dans le vif du sujet. Histoire de passer pour autre chose qu'un jeune vieux grincheux obsédé par le "c'était mieux avant", j'ai décidé de modifier quelque peu la formule de ce blogue. Après tout, il faut convenir du fait que les bonnes nouvelles sont rares en journalisme, et ce depuis fort longtemps. Depuis un peu avant le début de mes études dans le domaine, en fait, ce qui ne rajeunit certainement pas personne. Nouvelle formule, donc, avec une perspective un peu plus humoristique qu'à l'habitude. Au lieu de nous apitoyer sur notre sort collectif, journalistes désabusés que nous sommes, nous allons nous attarder aux bouffonneries, situations hilarantes et autres moments cocasses ou tristement cocasses en lien avec ces médias que nous aimons tant (détester). Prêts? On décolle. Star Wars  et les menaces de mort Non, il ne s

Biden et le coït même pas entamé

Faut-il y voir une nouvelle faille dans la structure des réseaux de nouvelles 24/7? L'annonce de mercredi voulant que le vice-président américain Joe Biden ne se lance pas dans la course à l'investiture démocrate en vue de la présidentielle américaine n'a pas surpris grand monde , et était aussi attendue que la notification voulant que nous sommes précisément le jour où Marty McFly et Doc Brown sont arrivés dans la version futuristique de Hill Valley, dans Retour vers le Futur 2 . Dans les deux cas, on en parle depuis très longtemps, et après un demi-sourire, on est vite prêts à passer à autre chose. Dès les premières rumeurs, en fait, il était facile de prévoir que M. Biden se tiendrait tranquillement sur les lignes de côté: tout d'abord, analystes et observateurs s'entendent depuis le tout début que la course se jouera entre Hillary Clinton et Bernie Sanders. L' establishement  contre la frange gauche du parti. La femme contre le socialiste du Vermont.

Mélanchon et le droit de pogner les nerfs

Événement un peu surréel en France, cette semaine, alors que Jean-Luc Mélanchon, ancien candidat à la présidentielle française, a "pété une coche", comme on dit en bon québécois, et s'en est pris vertement aux journalistes de la chaîne BFM qui s'indignaient des violences entourant l'annonce de la suppression de près de 3000 postes chez Air France. Rappelons qu'à l'annonce de ces compressions au sein du transporteur aérien français, des employés en colère s'en sont physiquement pris aux dirigeants de l'entreprise. Les images de ces derniers fuyant la foule, chemise en lambeaux, ont fait le tour du monde. Alors que plusieurs médias ont profité de l'incident pour affirmer que cet éclat de violence nuirait à l'image de la France à l'étranger, et donc aux investissements essentiels alors que l'économie de l'Hexagone bat de l'aile depuis belle lurette, l'homme de gauche prenait position aux antipodes de cette attitude.

Bill Nye, les anti-science et la taloche en arrière de la tête

Histoire d'échapper à la grisaille qui semble avoir englouti le monde journalistique, il serait de bon goût de trouver une bonne nouvelle à nous mettre sous la dent. Après tout, qui ne voudrait pas retrouver le sourire? C'est d'ailleurs l'occasion idéale, puisque les grandes chaleurs sont derrière nous et que l'on peut enfin plier le climatiseur pour un rangement facile sous le lit. Pour se dérider un peu, donc, ou du moins retrouver un peu de coeur au ventre, je suis tombé sur une discussion menée dans le cadre du Nightly Show , une émission de fin de soirée animée par Larry Wilmore, un ancien correspondant du Daily Show . Le tour de table en question, qui portait sur la possible découverte d'eau liquide à la surface de Mars, regroupait le vulgarisateur scientifique Bill Nye et deux autres intervenants. En plus, bien sûr, de l'animateur. Ce qui fait sourire, ce n'est pas la façon ridicule dont ces deux autres intervenants ont fait étalage de

Il était temps!

Il fallait s'y attendre: La Presse   a annoncé jeudi la suppression de près de 160 postes , une semaine après avoir signé l'arrêt de mort de son édition papier à partir de janvier 2016. Et c'est une bonne nouvelle. Bonne nouvelle, en effet, parce qu'il était plus que temps que les gens de chez Gesca se fassent pousser une paire de couilles et aient enfin le cran d'agir en tant que bons dirigeants d'entreprise. Ce coup de balai dans la racaille, dans les postes temporaires et, dans certains cas, dans les rangs des gens les plus récemment embauchés - et sans doute les plus jeunes en général - se faisait diablement attendre depuis trop longtemps. En tant que bons capitalistes, en tant que gens qui aiment que la société fonctionne bien et que tout tourne rondement, vous ne viendrez pas me faire croire que c'était une bonne idée de garder le papier, non? Ça coûte cher, faut transporter tout ça, les gens dans l'impression ont souvent beaucoup d'an

La Presse envoie valser son édition papier

Chose promise, chose due: La Presse  annonçait mercredi la disparition de son édition papier , quelques années après l'arrivée de La Presse+, qui était éventuellement appelée à succéder au quotidien imprimé. Comme le mentionnent le texte de l'éditeur Guy Crevier et mon propre article sur la question publié sur Pieuvre.ca , la version numérique du quotidien de la rue Saint-Jacques serait "plus efficace" que la version papier, avec plus de 400 000 consultations de l'application par semaine. Et comme la version papier semble représenter un fardeau financier insurmontable pour Gesca, adieu le papier, à l'exception de la version du samedi, la fameuse "grosse Presse". Bon choix? Mauvais choix? Gesca s'était engagée dans la voie de la disparition progressive du papier en lançant en grande pompe la version pour tablettes. Plus d'un journaliste au Québec et ailleurs a sans doute avalé de travers en apprenant que La Presse+ serait gratuite, per

Élections: le grand moment de solitude

Le journalisme a (trop) souvent le dos large: après tout, nous devons non seulement respecter les codes de conduite parfois sévères imposés par nos propres organisations, mais aussi nous astreindre aux attentes d'un public qui en veut toujours plus, et ce alors que les ressources consacrées à la recherche de faits et de la vérité (TM) se réduisent comme peau de chagrin. Cela est encore plus vrai en contexte électoral, alors qu'on s'attend à ce que le "quatrième pouvoir" influence correctement la campagne en fonction des divers enjeux. Et avec 78 jours d'agonie perpétuelle - heu, de campagne électorale fédérale -, la tâche est imposante. Pour se payer une bonne tranche de rigolade, il est donc nécessaire de lire des textes légers, écrits par des gens qui n'y connaissent probablement pas grand-chose. Prenez cette lettre ouverte publiée dans Le Devoir  en date d'aujourd'hui, 1er septembre de l'an de grâce 2015. Intitulé Élections: la pres

Vol au-dessus d'un nid de coucous

Donald Trump est un politicien de la pire espèce. Un connard de première, si vous me permettez l'expression. Mais le magnat de l'immobilier à l'immuable chevelure a cela de particulier qu'il est entré au bon moment dans la sphère politico-médiatique américaine. Et comme notre propre campagne électorale est actuellement moins excitante qu'une séance de repêchage de la NFL pour quelqu'un qui se contrefout du football, cela nous fait étrangement rêver de se retrouver temporairement chez l'Oncle Sam à couvrir l'iconoclaste course vers la Maison-Blanche, plutôt que d' entendre Stephen Harper répondre à ses propres questions . Trump, donc. Derrière l'image, derrière cette personnification de la notion du "tout m'est dû" et du "hé bien, qu'ils mangent de la brioche!", derrière ces propos complètement ahurissants sur l'immigration illégale et sa volonté de faire construire un immense mur à la frontière avec le Mexi

Jeté dans l'arène, avec les lions

C'est le cirque! Mais l'arène accueille désormais plusieurs millions de spectateurs, et les lions ont gagné en droit de vote ce qu'ils ont perdu en crinière. Nous sommes en élections! Sonnez mirlitons, tambours et trompettes! Astiquez bien les bébés à embrasser! Affalez la grand-voile! Oups, heu, non, pardon. Puisque cette campagne regroupant nos quatre hommes blancs dans la force de l'âge sera longue, très longue, nous l'absorberons à petites doses. Une campagne homéopathique, en quelque sorte. Car si l'on intégrait tout ce remue-ménage d'un seul coup, notre cynisme citoyen - et médiatique! - en prendrait tellement un coup que nous pourrions finir par croire que déclencher les élections près de 80 jours avant la date du scrutin était vraiment un geste "honnête", puisque "les partis d'opposition étaient déjà en campagne". Parlant des conservateurs, justement, ceux-ci ont adopté une stratégie pour le moins surprenante en ce

L'irrésistible attrait du magazine à côté de la caisse

Êtes-vous en situation de stress? Votre stress est-il si important qu'il crée son propre stress et se met à manger pour compenser, devenant par le fait même un gros stress? Rassurez-vous: vous n'êtes pas seul(e). Selon Monde de stars, la bien connue Marilou est elle aussi sujette à un stress souffrant d'embonpoint. Non seulement est-elle "enceinte jusqu'au cou"  (il faudrait peut-être penser consulter un médecin si tel est le cas), mais la parution en septembre de son magazine la force à respecter... une heure de tombée! La pauvre. « Produire et créer un magazine indépendant c'est travailler tard pis toute. C'est aussi savoir que les autres membres de ton équipe travail tard parce qu'on est tous des passionnés (un peu fou). C'est la remise des fichiers dans deux jours. J'ai jamais été au cégep mais j'ai l'impression que je comprend mieux ce que c'est une fin de session maintenant. Lololol » , a écrit la jeune femme. Mais

Lueur d'espoir chez Capitales Médias

Le no uvel édifice journalistique de Capitales Médias, dont le mortier est encore en train de sécher, ne devrait pas s'effondrer de sitôt. Le Devoir  rapportait effectivement, mardi, que l'administration de ce tout jeune group e de presse avait conclu une entente de principe avec les 17 groupes de syndiqués regroupant les six journaux acquis auprès de Gesca en mars . "L’entente de principe, qui prévoit un programme de départs volontaires, doit maintenant être soumise au vote des membres" , écrit Karl Rettino-Parazelli dans le quotidien de la rue de Bleury . Car programme de départs volontaires il y aura: au total une quarantaine de personnes devraient quitter leur poste d'ici la fin de l'année. Pas de surprise de ce côté-là: l'heure est aux compressions dans la quasi-totalité des médias, et à la cure minceur des structures administratives. Faire plus avec moins, toujours. Si les sources du Devoir  ne révèlent pas grand-chose sur les détails de l

Hillary Clinton et le mépris

En sommes-nous rendus là? Il semblerait bien que oui: lors d'un événement de campagne en date du 4 juillet, la candidate à l'investiture démocrate Hillary Clinton a défilé le long d'une rue de Gorham, au New Hampshire, histoire de prendre un traditionnel bain de foule. Jusque-là, pas de problème. Le hic, c'est que les journalistes qui couvraient cette sortie aux allures quasi-présidentielles ont justement eu droit à un traitement quasi-présidentiel: non seulement ont-ils été tenus à l'écart de Mme Clinton, mais l'équipe de celle-ci a poussé l'audace jusqu'à encercler les représentants de la presse avec une corde, créant de fait un enclos mobile qui se déplaçait constamment, histoire de garder les journalistes à distance de la candidate. Est-ce la façon dont les reporters sont considérés de nos jours? Comme du bétail que l'on traîne? Comme ces enfants de la garderie à qui l'on intime de tenir une poignée du "serpent", histoi

Création littéraire - L'affectation

Une nouvelle explosion ébranla la navette, et Maxard se répéta qu'il allait mourir.  C' était pourtant le reportage du siècle, l'occasion en or de briller auprès de ses collègues, et de possiblement réaliser l'aventure d'une vie. Le tout avait d'ailleurs semblé particulièrement monotone au départ. La première partie du voyage avait été simplement longue et ordinaire. Après tout, il commençait à avoir l'habitude. Phobos était toutefois plus agitée qu'à l'ordinaire. Forcément, quand il y a la guerre… L'astroport était certes toujours aussi bourdonnant d'activité, mais les véhicules militaires et les croiseurs de combat avaient remplacé les paquebots stellaires et les engins civils. Le sigle du bras armé du gouvernement terrien était partout, pas moyen d'y échapper. Idem pour les soldats et les contrôles de sécurité. D'un côté entraient les recrues envoyées se battre au front; de l'autre, les vaisseaux-hôpitaux ou, d

Le "scandale" des commandites

Adieu, cher lecteur. On s'est aimés comme on se quitte, sans doute, et tout le tralala mélodramatique. Je m'en vais. Je disparais. Et, avant de partir pour toujours, je vous invite à visiter ma nouvelle chaîne YouTube, où je déballerai des trucs entre deux séances maquillage. Hé oui, l'heure est au contenu commandité de toutes sortes, alors que les entreprises, désireuses d'accroître leur présence en ligne, ne rechignent pas à embaucher des "créatifs" , ou encore des "blogueurs tendances"  pour que ceux-ci parlent de leurs produits, le tout moyennant salaire. C'est l'idée du siècle! D'un côté, vous avez un internaute qui fait la piastre en effectuant quelque chose qui lui plaît, que ce soit les jeux vidéo, le maquillage, la bouffe, les vêtements, etc. De l'autre, une entreprise qui peut se laver un peu plus les mains d'éventuelles allégations de conflits d'intérêts puisque la production du contenu repose sur les épaules