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Messages

Affichage des messages du 2014

Histoire(s) de viol

Le magazine Rolling Stone  traverse une bien mauvaise passe: après avoir publié, vers la mi-novembre, le compte-rendu choquant d'un viol collectif supposément survenu dans l'une des fraternités de l'Université de Virginie, voilà que la publication essuie le feu nourri des autres médias et des détracteurs en tous genres pour avoir oublié de faire ce que tout bon journaliste doit accomplir, soit vérifier ses faits. Résultat: l'histoire de "Jackie", une étudiante disant avoir été agressée sexuellement par sept hommes lors d'une fête organisée par une fraternité, est désormais remise en doute par plusieurs, y compris par des grands noms de la scène médiatique, puisque le magazine n'a pas rencontré les présumés agresseurs pour obtenir leur version des faits. Il n'est pas question, ici, d'accuser "Jackie" d'avoir faussement crié au viol, ou d'avoir menti pour que d'autres personnes se retrouvent dans l'eau chaude. C

L'affaire Péladeau, partie 6875

Et nous y voilà encore: le gouvernement libéral vient d'annoncer , par la bouche de son ministre Jean-Marc Fournier, qu'un mandat serait confié à un groupe d'experts de l'Université Laval pour examiner l'influence que pourrait avoir la sphère médiatique sur l'univers politique, et surtout lorsqu'il est question d'un patron de presse. Si l'on met de côté l'ironie du fait que c'est plutôt l'influence du politique sur le médiatique qui est régulièrement dénoncé, impossible de ne pas croire que le gouvernement Couillard souhaite mettre des bâtons dans les roues de Pierre Karl Péladeau, candidat désormais déclaré à la chefferie du Parti québécois. N'y avait-il pas un sondage, publié il y a peu de temps, qui faisait état d'une victoire sans conteste du PQ si M. Péladeau était à sa tête? Les libéraux ont peur, soit, mais le questionnement à la base de la réflexion n'en est pas moins valide: quid  de l'influence, sur la pol

Qui a peur de Facebook?

Le milieu des médias dénonce depuis quelques jours une nouvelle initiative qui pourrait bien lui coûter (encore) des revenus. Facebook, le géant des réseaux sociaux, a en effet annoncé son intention d'offrir un "journal" personnalisé à tous ses usagers, journal qui regroupera les principaux faits de l'actualité quotidienne en fonction des préférences de chacun des plus d'un milliard d'utilisateurs. De ce qu'il est possible de glaner sur cette nouvelle avenue que Zuckerberg et ses employés tenteront d'explorer, Facebook se servira de divers algorithmes pour déterminer ce qui pourrait vous intéresser en matière d'actualités. Bref, vous aurez droit à votre revue de presse quotidienne adaptée à vos besoins, et spécifiquement vos besoins. On peut comprendre les craintes des médias traditionnels et numériques face à cette nouvelle lubie; après tout, Facebook offre déjà une quantité incroyable d'applications et de services divers, du clavardag

Qui veut la peau de Jean-René Dufort?

Jean-René Dufort est-il journaliste? Au-delà de la question de la plainte traitée par l'ombudsman de Radio-Canada, en rapport avec un reportage de l'émission Infoman  portant sur la bande de Gaza, la certaine incompréhension entourant la décision rapportée par plusieurs médias ramène à un débat que l'on croyait pourtant clos, soit celui du mélange des genres. Dufort est-il un journaliste? Oui et non. Oui, parce qu'il présente des éléments d'actualité de façon éclairée, en recherchant les faits de manière professionnelle, et en réussissant souvent à décrocher des scoops  ou encore des informations inusitées qui permettent de faire la lumière sur divers événements. Ce reportage sur la bande de Gaza et les conditions de circulation des Gazaouis en est un excellent exemple, tout comme l'entretien avec le président libanais, ou quantité d'autres sujets qui, au cours des 15 années d'existence de l'émission, ont fait d' Infoman  cet OVNI télévisue

La critique, cruelle maîtresse

«Unimpressed Hugo is unimpressed.» L'expression, lancée par une amie sur les réseaux sociaux et ressortie depuis à de très nombreuses reprises, résume en quatre mots ce que je ressens malheureusement trop souvent lors d'événements culturels, ou en critiquant une oeuvre cinématographique, un livre, un film... Bref, lorsque je fais mon travail de journaliste culturel. Déjà, j'entends venir les commentaires disant que les critiques ne sont jamais contents, qu'ils prennent plaisir à casser de l'artiste, et qu'ils font carrément preuve de snobisme ou de pédanterie en dénigrant des spectacles pourtant bien souvent fort appréciés du public. En gros, une bonne partie des commentaires péjoratifs recensés par l'écrivaine Catherine Voyer-Léger dans son excellent essai Métier: critique . Mais là où Voyer-Léger parle de la «trois-étoiles-et-demie-sation» de la critique en affirmant que toutes les oeuvres, ou presque, sont suffisamment bonnes pour mériter cette c

Le grand ménage de Québecor

Nouvelle importante dans le monde des médias, lundi matin, alors que Québecor annonçait, dans un communiqué somme toute laconique, que l'entreprise cédait l'ensemble des activités de ses journaux de langue anglaise Sun Media à PostMedia, le tout pour la somme de 316 millions $. Si l'on sait, certes, que Sun Media éprouvait des problèmes depuis belle lurette, avec plusieurs vagues de mises à pied, licenciements et autres synonymes de compressions, cette amputation cogne: la crise des médias n'épargne personne, c'est bien vrai, mais l'entreprise anciennement dirigée par le possible futur chef du Parti québécois multiplie les ventes depuis quelques temps. S'agit-il d'une simple correction du marché, ou le fleuron canadien des médias tente-t-il de sauver les meubles? Déjà, au Québec, l'ensemble des hebdomadaires achetés ou créés pour faire la concurrence à Transcontinental en région ont justement été vendus au grand rival, preuve, s'il en est