Nouvelle importante dans le monde des médias, lundi matin, alors que Québecor annonçait, dans un communiqué somme toute laconique, que l'entreprise cédait l'ensemble des activités de ses journaux de langue anglaise Sun Media à PostMedia, le tout pour la somme de 316 millions $.
Si l'on sait, certes, que Sun Media éprouvait des problèmes depuis belle lurette, avec plusieurs vagues de mises à pied, licenciements et autres synonymes de compressions, cette amputation cogne: la crise des médias n'épargne personne, c'est bien vrai, mais l'entreprise anciennement dirigée par le possible futur chef du Parti québécois multiplie les ventes depuis quelques temps.
S'agit-il d'une simple correction du marché, ou le fleuron canadien des médias tente-t-il de sauver les meubles? Déjà, au Québec, l'ensemble des hebdomadaires achetés ou créés pour faire la concurrence à Transcontinental en région ont justement été vendus au grand rival, preuve, s'il en est, qu'à force de trop brader les prix des publicités, on en finit par se tirer dans le pied et grever ses propres revenus à un point tel que poursuivre dans cette voie pourrait s'avérer suicidaire sur le plan financier.
Ceci dit, que reste-t-il de Québecor? Principalement ses activités au Québec, que ce soit dans la câblodistribution, la télévision, ou encore les deux quotidiens toujours (très) rentables que sont le Journal de Montréal et le Journal de Québec. Et peut-être est-ce très bien ainsi; je n'ai pas réussi à trouver des statistiques précises pour les revenus du volet anglophone de Sun Media, mais il ne fait aucun doute que l'entreprise-mère ne s'en débarrasserait pas s'il s'agissait d'une mine d'or. Dès lors, pourquoi continuer de traîner ce fardeau? Ce ne sont pas tous les journaux, ni même les journalistes de Québecor et de Sun Media qui sont bons à jeter à la poubelle - ni même l'ensemble du personnel de Sun News, c'est dire -, mais Québecor demeure une entreprise dont les actionnaires, comme partout ailleurs, s'attendent à une certaine rentabilité.
Quant à l'avenir des 175 journaux, portails d'information web et autres publications de Sun Media dans la langue de Shakespeare, toutes les prévisions sont permises. PostMedia n'est certainement pas un parangon de la rentabilité: l'entreprise a plutôt tendance à cumuler les déficits, et organiser des rondes de compressions. Reste à savoir si la disparition soudaine d'un grand rival permettra au marché journalistique du Canada anglais de mieux respirer. Il va de soi, cependant, que certains employés de chez Sun Media devront faire leurs boîtes, comme à chaque fois où une entreprise achète son concurrent.
Et donc, cette vente des actifs de Québecor, une bonne ou une mauvaise chose? Si vous me pardonnez ce nivellement par le bas, l'affaire est bonne pour PKP, qui pourra alors difficilement continuer d'être accusé, par le ROC, de mordre la main qui le nourrit, ce "briseur de pays" continuant d'engranger des deniers en vendant de l'information quelque peu biaisée en faveur du fédéralisme canadien.
Mauvaise chose, par contre, pour la concentration des médias au pays. Mais ça, c'est un refrain connu, et tout le monde semble se boucher les oreilles et crier très fort pour essayer de ne pas y penser. Et comme le gouvernement a des intégristes à bombarder - et donc pas le temps de s'occuper de ces empêcheurs de tourner en rond que sont les journalistes -, tout est permis.
La grande question existentielle, en terminant: les analystes de Sun News, dont plusieurs étaient chroniqueurs pour des journaux de Sun Media, mais qui sont toujours dans le giron de Québecor, critiqueront-ils les nouveaux patrons de leurs anciens collègues?
Si l'on sait, certes, que Sun Media éprouvait des problèmes depuis belle lurette, avec plusieurs vagues de mises à pied, licenciements et autres synonymes de compressions, cette amputation cogne: la crise des médias n'épargne personne, c'est bien vrai, mais l'entreprise anciennement dirigée par le possible futur chef du Parti québécois multiplie les ventes depuis quelques temps.
S'agit-il d'une simple correction du marché, ou le fleuron canadien des médias tente-t-il de sauver les meubles? Déjà, au Québec, l'ensemble des hebdomadaires achetés ou créés pour faire la concurrence à Transcontinental en région ont justement été vendus au grand rival, preuve, s'il en est, qu'à force de trop brader les prix des publicités, on en finit par se tirer dans le pied et grever ses propres revenus à un point tel que poursuivre dans cette voie pourrait s'avérer suicidaire sur le plan financier.
Ceci dit, que reste-t-il de Québecor? Principalement ses activités au Québec, que ce soit dans la câblodistribution, la télévision, ou encore les deux quotidiens toujours (très) rentables que sont le Journal de Montréal et le Journal de Québec. Et peut-être est-ce très bien ainsi; je n'ai pas réussi à trouver des statistiques précises pour les revenus du volet anglophone de Sun Media, mais il ne fait aucun doute que l'entreprise-mère ne s'en débarrasserait pas s'il s'agissait d'une mine d'or. Dès lors, pourquoi continuer de traîner ce fardeau? Ce ne sont pas tous les journaux, ni même les journalistes de Québecor et de Sun Media qui sont bons à jeter à la poubelle - ni même l'ensemble du personnel de Sun News, c'est dire -, mais Québecor demeure une entreprise dont les actionnaires, comme partout ailleurs, s'attendent à une certaine rentabilité.
Quant à l'avenir des 175 journaux, portails d'information web et autres publications de Sun Media dans la langue de Shakespeare, toutes les prévisions sont permises. PostMedia n'est certainement pas un parangon de la rentabilité: l'entreprise a plutôt tendance à cumuler les déficits, et organiser des rondes de compressions. Reste à savoir si la disparition soudaine d'un grand rival permettra au marché journalistique du Canada anglais de mieux respirer. Il va de soi, cependant, que certains employés de chez Sun Media devront faire leurs boîtes, comme à chaque fois où une entreprise achète son concurrent.
Et donc, cette vente des actifs de Québecor, une bonne ou une mauvaise chose? Si vous me pardonnez ce nivellement par le bas, l'affaire est bonne pour PKP, qui pourra alors difficilement continuer d'être accusé, par le ROC, de mordre la main qui le nourrit, ce "briseur de pays" continuant d'engranger des deniers en vendant de l'information quelque peu biaisée en faveur du fédéralisme canadien.
Mauvaise chose, par contre, pour la concentration des médias au pays. Mais ça, c'est un refrain connu, et tout le monde semble se boucher les oreilles et crier très fort pour essayer de ne pas y penser. Et comme le gouvernement a des intégristes à bombarder - et donc pas le temps de s'occuper de ces empêcheurs de tourner en rond que sont les journalistes -, tout est permis.
La grande question existentielle, en terminant: les analystes de Sun News, dont plusieurs étaient chroniqueurs pour des journaux de Sun Media, mais qui sont toujours dans le giron de Québecor, critiqueront-ils les nouveaux patrons de leurs anciens collègues?
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