Après l'opprobre, la rédemption? Alors que l'agitation a quelque peu diminué autour de l'affaire François Bugingo, un autre journaliste pris en flagrant délit de mensonge, Brian Williams, pourrait discrètement retrouver le chemin de la salle des nouvelles de NBC, si l'on en croit ce que rapporte CNNMoney et le New York Post.
Selon ces informations, la direction du réseau télévisé est en fait à la recherche d'une "solution" pour permettre à l'ancien chef d'antenne de reprendre certaines activités journalistiques. Il n'est toutefois pas question que M. Williams, précédemment le présentateur de nouvelles le plus populaire de la télé chez nos voisins du Sud et rappeur malgré lui, retrouve son poste à la tête de Nightly News - et c'est tant mieux. Après tout, sa crédibilité en a pris pour son rhume avec cette présumée histoire d'hélicoptère attaqué en Irak, alors qu'il s'agissait plutôt de l'appareil se trouvant derrière celui où se trouvait M. Williams.
Rien de catastrophique, peut-être, mais, tout comme ce fut le cas pour M. Bugingo, la semaine dernière, c'est un mensonge en bonne et due forme. "Embellir" un reportage est tentant, c'est vrai, mais pourquoi un journaliste abandonnerait-il sa recherche de vérité lorsqu'il est question de rapporter les faits? Les chroniqueurs, éditorialistes sont là pour fournir une opinion et adopter une position plus personnelle. Quant à la déformation des informations, l'hyperbole et l'occupation des extrêmes, les journalistes du dimanche, commentateurs web et autres "leaders d'opinion" autoproclamés sont tout désignés pour occuper ce segment fétide du discours public. Pour notre plus grand malheur, certainement, mais cela est une autre affaire.
La question fondamentale, aujourd'hui, est la suivante: a-t-on droit au pardon? À première vue, certainement. Bertrand Cantat a maladroitement été retenu par Wajdi Mouawad pour écrire la musique d'une pièce portant sur les femmes après avoir purgé sa peine suite à la mort de sa conjointe. Si un meurtrier a le droit à la réinsertion sociale, pourquoi les journalistes n'auraient-ils pas droit au même traitement? Dans le cas de NBC, la question pourrait d'ailleurs être plus complexe; après tout, M. Williams est lié par contrat à son employeur, le tout pour la coquette somme de 10 millions $ US par année. Une mise à pied pourrait entraîner des complications devant les tribunaux, complications qui seraient éventuellement fort coûteuses pour le réseau.
Plusieurs employés de NBC et observateurs externes croient cependant que M. Williams devrait simplement démissionner, ou que son employeur devrait sévir une fois pour toutes et couper définitivement les ponts. Solution extrême, dites-vous? Une enquête interne de NBC aurait révélé que M. Williams a "embelli" ses reportages non pas une, mais 12 fois! Cela commence à faire beaucoup pour une "erreur malheureuse"... Encore une fois, dans une profession où la vérité est érigée en principe absolu, cela mériterait à tout le moins un confinement à un poste de recherche, ou de rédaction sans possibilité de passer à la télévision. C'est cher payé pour un recherchiste, mais à moins que NBC ne décide que l'intégrité journalistique a préséance sur de possibles tracas financiers, voilà sans doute l'avenir professionnel de M. Williams. En même temps, à 10 millions $ US par année, il a certainement les fonds pour prendre une retraite anticipée.
Et pour François Bugingo? L'affaire ne comporte pas les mêmes détails financiers, M. Bugingo ayant principalement agi comme pigiste, mais la question du pardon se pose malgré tout. L'ex-journaliste a-t-il droit de poursuivre une carrière dans les médias? Dans ce cas, qui voudrait l'engager? Qui voudrait risquer la réputation d'une publication, d'une station de radio, d'une chaîne de télé ou d'un site web en s'associant à celui dont la chute fut aussi rapide que brutale? Il est certain qu'une période de "refroidissement" devra être observée. M. Bugingo est sans doute un journaliste disposant des qualités nécessaires pour être un bon reporter. Il est malheureux que son ambition ait eu raison de son honnêteté, et sa récente lettre d'explications en a laissé plusieurs sur leur faim. Mais - faut-il encore le rappeler? - il n'a pas été reconnu coupable de quoi que ce soit devant un tribunal. Peut-être qu'une réorientation de carrière lui serait bénéfique. Ou peut-être qu'il pourrait, lui aussi, effectuer un retour progressif dans une salle de nouvelles. Une sorte de "pardon", donc, qui ne sera offert qu'après une période de réflexion du principal intéressé et des autorités concernées. Si la FPJQ et le Conseil de presse ne font qu'enterrer l'affaire, on assistera, un jour ou l'autre, à l'émergence d'un nouveau "Bugingo-gate".
Selon ces informations, la direction du réseau télévisé est en fait à la recherche d'une "solution" pour permettre à l'ancien chef d'antenne de reprendre certaines activités journalistiques. Il n'est toutefois pas question que M. Williams, précédemment le présentateur de nouvelles le plus populaire de la télé chez nos voisins du Sud et rappeur malgré lui, retrouve son poste à la tête de Nightly News - et c'est tant mieux. Après tout, sa crédibilité en a pris pour son rhume avec cette présumée histoire d'hélicoptère attaqué en Irak, alors qu'il s'agissait plutôt de l'appareil se trouvant derrière celui où se trouvait M. Williams.
Rien de catastrophique, peut-être, mais, tout comme ce fut le cas pour M. Bugingo, la semaine dernière, c'est un mensonge en bonne et due forme. "Embellir" un reportage est tentant, c'est vrai, mais pourquoi un journaliste abandonnerait-il sa recherche de vérité lorsqu'il est question de rapporter les faits? Les chroniqueurs, éditorialistes sont là pour fournir une opinion et adopter une position plus personnelle. Quant à la déformation des informations, l'hyperbole et l'occupation des extrêmes, les journalistes du dimanche, commentateurs web et autres "leaders d'opinion" autoproclamés sont tout désignés pour occuper ce segment fétide du discours public. Pour notre plus grand malheur, certainement, mais cela est une autre affaire.
La question fondamentale, aujourd'hui, est la suivante: a-t-on droit au pardon? À première vue, certainement. Bertrand Cantat a maladroitement été retenu par Wajdi Mouawad pour écrire la musique d'une pièce portant sur les femmes après avoir purgé sa peine suite à la mort de sa conjointe. Si un meurtrier a le droit à la réinsertion sociale, pourquoi les journalistes n'auraient-ils pas droit au même traitement? Dans le cas de NBC, la question pourrait d'ailleurs être plus complexe; après tout, M. Williams est lié par contrat à son employeur, le tout pour la coquette somme de 10 millions $ US par année. Une mise à pied pourrait entraîner des complications devant les tribunaux, complications qui seraient éventuellement fort coûteuses pour le réseau.
Plusieurs employés de NBC et observateurs externes croient cependant que M. Williams devrait simplement démissionner, ou que son employeur devrait sévir une fois pour toutes et couper définitivement les ponts. Solution extrême, dites-vous? Une enquête interne de NBC aurait révélé que M. Williams a "embelli" ses reportages non pas une, mais 12 fois! Cela commence à faire beaucoup pour une "erreur malheureuse"... Encore une fois, dans une profession où la vérité est érigée en principe absolu, cela mériterait à tout le moins un confinement à un poste de recherche, ou de rédaction sans possibilité de passer à la télévision. C'est cher payé pour un recherchiste, mais à moins que NBC ne décide que l'intégrité journalistique a préséance sur de possibles tracas financiers, voilà sans doute l'avenir professionnel de M. Williams. En même temps, à 10 millions $ US par année, il a certainement les fonds pour prendre une retraite anticipée.
Et pour François Bugingo? L'affaire ne comporte pas les mêmes détails financiers, M. Bugingo ayant principalement agi comme pigiste, mais la question du pardon se pose malgré tout. L'ex-journaliste a-t-il droit de poursuivre une carrière dans les médias? Dans ce cas, qui voudrait l'engager? Qui voudrait risquer la réputation d'une publication, d'une station de radio, d'une chaîne de télé ou d'un site web en s'associant à celui dont la chute fut aussi rapide que brutale? Il est certain qu'une période de "refroidissement" devra être observée. M. Bugingo est sans doute un journaliste disposant des qualités nécessaires pour être un bon reporter. Il est malheureux que son ambition ait eu raison de son honnêteté, et sa récente lettre d'explications en a laissé plusieurs sur leur faim. Mais - faut-il encore le rappeler? - il n'a pas été reconnu coupable de quoi que ce soit devant un tribunal. Peut-être qu'une réorientation de carrière lui serait bénéfique. Ou peut-être qu'il pourrait, lui aussi, effectuer un retour progressif dans une salle de nouvelles. Une sorte de "pardon", donc, qui ne sera offert qu'après une période de réflexion du principal intéressé et des autorités concernées. Si la FPJQ et le Conseil de presse ne font qu'enterrer l'affaire, on assistera, un jour ou l'autre, à l'émergence d'un nouveau "Bugingo-gate".
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