Les responsables de l'Association des étudiants en philosophie de l'Université Concordia ont eu droit à une formation accélérée en relations publiques et en gestion de crise. En tentant d'expulser deux journalistes présents lors d'une assemblée générale tenue lundi soir - pire, en demandant à l'un de ces reporters d'effacer son enregistrement de la séance -, la SoPhiA s'est "peinturée dans le coin".
L'affaire, rapportée dans The Link et The Concordian, les deux médias étudiants de l'institution universitaire, fait grand bruit chez nos concitoyens s'exprimant dans la langue de Shakespeare. Et pour cause: plusieurs soulignent que la décision d'expulser les reporters de la salle et ainsi tenir une session à huis clos est déjà particulièrement maladroite, mais que la demande d'effacer les bandes est carrément antidémocratique.
Si l'ironie de voir une association étudiante voter pour une grève contre le gouvernement Couillard adopter les mêmes méthodes que les pires représentants de la classe politique est certainement palpable, il fait bon de s'attarder à la question des relations entre les représentants des pouvoirs électifs et de ce "quatrième pouvoir".
Car si l'opacité envers les médias est déplorable, rien n'est simple dans les officines, les corridors des assemblées législatives ou dans les bureaux des députés et ministres. On aura beau jeu de clamer qu'une presse solide et libre est essentielle au maintien de la démocratie - et c'est tout à fait vrai -, les relations entre les médias et les politiciens découlent surtout du non-dit. Certaines personnes, comme le premier ministre Stephen Harper, son homologue québécois Philippe Couillard ou encore Pierre Karl Péladeau, tentent de brasser les cartes en restreignant l'accès des médias aux politiciens, mais, dans l'ensemble, les représentants de l'exécutif et du législatif savent que leur réélection dépend entre autres de leur collaboration avec les médias. Sans temps d'antenne, difficile de faire connaître ses politiques ou de vanter sa candidature, non?
Ainsi, même si tout bon journaliste rêverait d'être présent dans la salle du conseil des ministres, à Québec ou à Ottawa, il est certain que cela ne se produira pas de sitôt. Il est néanmoins de bonne guerre de mener des mêlées de presse ailleurs dans les édifices parlementaires, ou d'assister à des rassemblements publics auxquels participent des politiciens. Tout au plus, un attaché de presse va-t-il enregistrer les questions des journalistes et les réponses de son patron, par exemple, pour éviter que celui-ci ne se retrouve membre du peu sélect "Club des mal-cités". La pratique est agaçante, mais si elle est nécessaire pour que les médias aient accès aux politiciens, tant pis.
En ce qui concerne l'association étudiante, il y a clairement eu cafouillage; impensable, en effet, de commencer par admettre les représentants de la presse pour ensuite leur demander de disparaître comme par magie, ou encore d'effacer leur enregistrement! C'est pire que de réclamer de lire un article avant sa publication.
La solution? Avaler la pilule et effectivement permettre aux journalistes d'assister à l'ensemble de la réunion, quitte à ce que certaines tactiques devant être employées pour effectuer du piquetage soient rapportées dans les journaux étudiants. Ou discuter de ces points dans un contexte informel, ailleurs qu'en assemblée générale.
Autrement, les journalistes sont une nuisance avec laquelle toute personne, organisme ou organisation soucieux de fonctionner dans la sphère publique devra vivre. Heureusement, d'ailleurs!
L'affaire, rapportée dans The Link et The Concordian, les deux médias étudiants de l'institution universitaire, fait grand bruit chez nos concitoyens s'exprimant dans la langue de Shakespeare. Et pour cause: plusieurs soulignent que la décision d'expulser les reporters de la salle et ainsi tenir une session à huis clos est déjà particulièrement maladroite, mais que la demande d'effacer les bandes est carrément antidémocratique.
Si l'ironie de voir une association étudiante voter pour une grève contre le gouvernement Couillard adopter les mêmes méthodes que les pires représentants de la classe politique est certainement palpable, il fait bon de s'attarder à la question des relations entre les représentants des pouvoirs électifs et de ce "quatrième pouvoir".
Car si l'opacité envers les médias est déplorable, rien n'est simple dans les officines, les corridors des assemblées législatives ou dans les bureaux des députés et ministres. On aura beau jeu de clamer qu'une presse solide et libre est essentielle au maintien de la démocratie - et c'est tout à fait vrai -, les relations entre les médias et les politiciens découlent surtout du non-dit. Certaines personnes, comme le premier ministre Stephen Harper, son homologue québécois Philippe Couillard ou encore Pierre Karl Péladeau, tentent de brasser les cartes en restreignant l'accès des médias aux politiciens, mais, dans l'ensemble, les représentants de l'exécutif et du législatif savent que leur réélection dépend entre autres de leur collaboration avec les médias. Sans temps d'antenne, difficile de faire connaître ses politiques ou de vanter sa candidature, non?
Ainsi, même si tout bon journaliste rêverait d'être présent dans la salle du conseil des ministres, à Québec ou à Ottawa, il est certain que cela ne se produira pas de sitôt. Il est néanmoins de bonne guerre de mener des mêlées de presse ailleurs dans les édifices parlementaires, ou d'assister à des rassemblements publics auxquels participent des politiciens. Tout au plus, un attaché de presse va-t-il enregistrer les questions des journalistes et les réponses de son patron, par exemple, pour éviter que celui-ci ne se retrouve membre du peu sélect "Club des mal-cités". La pratique est agaçante, mais si elle est nécessaire pour que les médias aient accès aux politiciens, tant pis.
En ce qui concerne l'association étudiante, il y a clairement eu cafouillage; impensable, en effet, de commencer par admettre les représentants de la presse pour ensuite leur demander de disparaître comme par magie, ou encore d'effacer leur enregistrement! C'est pire que de réclamer de lire un article avant sa publication.
La solution? Avaler la pilule et effectivement permettre aux journalistes d'assister à l'ensemble de la réunion, quitte à ce que certaines tactiques devant être employées pour effectuer du piquetage soient rapportées dans les journaux étudiants. Ou discuter de ces points dans un contexte informel, ailleurs qu'en assemblée générale.
Autrement, les journalistes sont une nuisance avec laquelle toute personne, organisme ou organisation soucieux de fonctionner dans la sphère publique devra vivre. Heureusement, d'ailleurs!
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