Les journaux régionaux de Gesca sont morts... vive les journaux régionaux de Gesca? L'annonce de la vente de tous les journaux de l'empire Desmarais - à l'exception de La Presse, le vaisseau amiral montréalais - continue de faire réagir, alors que l'incertitude plane toujours sur les sources de financement du nouveau patron, Martin Cauchon, et sur son plan à long terme pour les employés.
L'affaire est effectivement trouble, puisque M. Cauchon, ancien ministre libéral fédéral et grand ami des Desmarais, refuse obstinément de répondre aux questions à propos des intérêts à l'oeuvre au sein de sa nouvelle entreprise, Groupe Capitales Médias. Cette compagnie, doit-on le rappeler, qui a été formée à peine quelques jours avant l'annonce de la transaction. On ne sait pas non plus d'où viennent les fonds nécessaires à cette acquisition importante; M. Cauchon ne serait pas excessivement riche, aux dernières nouvelles, et même s'il s'agit des journaux moins rentables du groupe Gesca, ils n'ont pas dû être cédés pour une bouchée de pain.
Chez les employés, à l'administration comme dans les salles de nouvelles, on procédait déjà à des négociations avec Gesca dans le but de renouveler les conventions collectives arrivées à échéance à la fin de l'année dernière. Si quelques chroniqueurs médias ont précisé que l'ancienne partie patronale était allée jusqu'à mettre la moitié des postes en danger, nul ne sait si Groupe Capitales Médias se montrera aussi exigeant. "Nous ne pouvons garantir les emplois sur cinq, ou dix ans", a lancé, en substance, M. Cauchon lors de la conférence de presse de mercredi dernier.
Le nouveau magnat des médias a répété à plusieurs reprises ce qui est l'évidence même depuis plusieurs années: le milieu de la presse est en crise, et, malheureusement, les régions n'échappent pas aux problèmes que sont la perte des revenus et le déclin du lectorat. Le rythme d'adoption plus lent des nouvelles technologies médiatiques en région (lire la tablette et la disparition progressive du papier) est d'ailleurs à l'origine de la vente de ces journaux. Gesca mise tout sur LaPresse+ et son modèle de gratuité compensé par la publicité, et il incombera donc à M. Cauchon et à son équipe de tenir le fort à l'extérieur de Montréal.
Deux choses: tout d'abord, il est un peu triste que nos confrères de Québec soient qualifiés d'habitants des régions. Il s'agit de la capitale, après tout.
Ensuite, le fruit n'est certainement pas tombé bien loin de l'arbre. M. Cauchon, fort de ses amitiés à Sagard et au sein des différentes instances du Parti libéral, s'est empressé d'assurer qu'il maintiendrait la même ligne éditoriale que celle qui prévalait chez Gesca (est-ce que le nom André Pratte vous dit quelque chose?).
Il fallait aussi le voir reprendre son bâton de pèlerin de politicien en utilisant la tristement célèbre cassette pour éviter de dire quoi que ce soit de nouveau, dimanche, durant l'émission Tout le monde en parle. Les questions incisives de la journaliste Anne-Marie Dussault et les remarques à la limite de l'irrévérence par Dany Turcotte n'y auront rien changé: impossible de savoir qui finance le Groupe Capitales Médias, et si des transformations majeures sont en route. L'ex-ministre libéral multiplie par ailleurs les promesses, ces derniers jours, à savoir que les différents journaux régionaux "sont là pour rester".
À Tout le monde en parle, toujours, M. Cauchon a promis solennellement qu'"il ne ferait plus de politique"! Promesse qui fut brisée quelques instants plus tard lorsque l'ex-ministre sous Paul Martin s'est empressé de donner son avis sur le projet de loi C-51 visant à renforcer les pouvoirs des services de renseignement et sur le chef libéral fédéral, Justin Trudeau. On n'a plus les engagements qu'on avait...
Bref, que peut-on retirer de cette "transaction commerciale", comme le dit si bien le gouvernement Couillard? Que Gesca a sans doute trouvé moyen de séparer La Presse des "brebis galeuses" de l'information régionale, donnant ainsi carte blanche à M. Cauchon pour effectuer des coupes claires dans ces journaux en prétextant les difficultés économiques. Cela signifie d'autres journalistes au chômage, alors que l'état du marché de l'emploi est déjà déplorable - et j'en sais quelque chose.
Mais peut-être suis-je trop cynique, trop blasé, trop désabusé. Tout juste bon à me plaindre sur les Internets. Peut-être que Martin Cauchon et Groupe Capitales Médias révolutionneront l'information régionale et engrangeront des profits suffisants pour maintenir le nombre de journalistes, voire en embaucher de nouveaux. Quelque chose me dit, cependant, que si Gesca avait véritablement voulu changer les choses, la compagnie n'aurait pas embauché l'ancien domestique des Desmarais, mais plutôt quelqu'un ayant plus d'expérience dans les médias que le fait d'avoir dû répondre à des questions en conférence de presse.
L'affaire est effectivement trouble, puisque M. Cauchon, ancien ministre libéral fédéral et grand ami des Desmarais, refuse obstinément de répondre aux questions à propos des intérêts à l'oeuvre au sein de sa nouvelle entreprise, Groupe Capitales Médias. Cette compagnie, doit-on le rappeler, qui a été formée à peine quelques jours avant l'annonce de la transaction. On ne sait pas non plus d'où viennent les fonds nécessaires à cette acquisition importante; M. Cauchon ne serait pas excessivement riche, aux dernières nouvelles, et même s'il s'agit des journaux moins rentables du groupe Gesca, ils n'ont pas dû être cédés pour une bouchée de pain.
Chez les employés, à l'administration comme dans les salles de nouvelles, on procédait déjà à des négociations avec Gesca dans le but de renouveler les conventions collectives arrivées à échéance à la fin de l'année dernière. Si quelques chroniqueurs médias ont précisé que l'ancienne partie patronale était allée jusqu'à mettre la moitié des postes en danger, nul ne sait si Groupe Capitales Médias se montrera aussi exigeant. "Nous ne pouvons garantir les emplois sur cinq, ou dix ans", a lancé, en substance, M. Cauchon lors de la conférence de presse de mercredi dernier.
Le nouveau magnat des médias a répété à plusieurs reprises ce qui est l'évidence même depuis plusieurs années: le milieu de la presse est en crise, et, malheureusement, les régions n'échappent pas aux problèmes que sont la perte des revenus et le déclin du lectorat. Le rythme d'adoption plus lent des nouvelles technologies médiatiques en région (lire la tablette et la disparition progressive du papier) est d'ailleurs à l'origine de la vente de ces journaux. Gesca mise tout sur LaPresse+ et son modèle de gratuité compensé par la publicité, et il incombera donc à M. Cauchon et à son équipe de tenir le fort à l'extérieur de Montréal.
Deux choses: tout d'abord, il est un peu triste que nos confrères de Québec soient qualifiés d'habitants des régions. Il s'agit de la capitale, après tout.
Ensuite, le fruit n'est certainement pas tombé bien loin de l'arbre. M. Cauchon, fort de ses amitiés à Sagard et au sein des différentes instances du Parti libéral, s'est empressé d'assurer qu'il maintiendrait la même ligne éditoriale que celle qui prévalait chez Gesca (est-ce que le nom André Pratte vous dit quelque chose?).
Il fallait aussi le voir reprendre son bâton de pèlerin de politicien en utilisant la tristement célèbre cassette pour éviter de dire quoi que ce soit de nouveau, dimanche, durant l'émission Tout le monde en parle. Les questions incisives de la journaliste Anne-Marie Dussault et les remarques à la limite de l'irrévérence par Dany Turcotte n'y auront rien changé: impossible de savoir qui finance le Groupe Capitales Médias, et si des transformations majeures sont en route. L'ex-ministre libéral multiplie par ailleurs les promesses, ces derniers jours, à savoir que les différents journaux régionaux "sont là pour rester".
À Tout le monde en parle, toujours, M. Cauchon a promis solennellement qu'"il ne ferait plus de politique"! Promesse qui fut brisée quelques instants plus tard lorsque l'ex-ministre sous Paul Martin s'est empressé de donner son avis sur le projet de loi C-51 visant à renforcer les pouvoirs des services de renseignement et sur le chef libéral fédéral, Justin Trudeau. On n'a plus les engagements qu'on avait...
Bref, que peut-on retirer de cette "transaction commerciale", comme le dit si bien le gouvernement Couillard? Que Gesca a sans doute trouvé moyen de séparer La Presse des "brebis galeuses" de l'information régionale, donnant ainsi carte blanche à M. Cauchon pour effectuer des coupes claires dans ces journaux en prétextant les difficultés économiques. Cela signifie d'autres journalistes au chômage, alors que l'état du marché de l'emploi est déjà déplorable - et j'en sais quelque chose.
Mais peut-être suis-je trop cynique, trop blasé, trop désabusé. Tout juste bon à me plaindre sur les Internets. Peut-être que Martin Cauchon et Groupe Capitales Médias révolutionneront l'information régionale et engrangeront des profits suffisants pour maintenir le nombre de journalistes, voire en embaucher de nouveaux. Quelque chose me dit, cependant, que si Gesca avait véritablement voulu changer les choses, la compagnie n'aurait pas embauché l'ancien domestique des Desmarais, mais plutôt quelqu'un ayant plus d'expérience dans les médias que le fait d'avoir dû répondre à des questions en conférence de presse.
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