La publication, dans l'édition de samedi du Devoir, d'un sondage indiquant que la population est majoritairement opposée au mouvement de grève étudiante, devrait, espérons-le, entraîner une reprise en main des leaders des diverses associations.
Sans vouloir me prononcer sur le fond de la question, il est indéniable que le mouvement étudiant d'opposition à l'austérité souffre d'un flagrant problème d'image médiatique, et comme il n'y a plus les Léo Bureau-Blouin, les Martine Desjardins et les Gabriel Nadeau-Dubois du "printemps érable" de 2012, l'ASSÉ, la FEUQ, la FECQ et tous les autres peinent à tenir le fort.
De mémoire, les mouvements étudiants, épris d'idéalisme et partisans d'une idée romantique d'une certaine "révolution", considèrent majoritairement les médias, ces représentants du quatrième pouvoir, comme autant de pantins à abattre du gouvernement en place. Cette logique de confrontation à tout prix sert peut-être les militants les plus extrêmes, ou encore ceux qui profitent de toute occasion de manifester pour affronter les forces policières ou se mettre à casser des vitres, mais dans l'ensemble, le mouvement étudiant alimente lui-même son propre cynisme envers les journalistes, caméramans et reporters.
Ce que les étudiants doivent comprendre, c'est que pour gagner les coeurs et les esprits, il faut disposer d'une machine de "propagande" bien huilée - notez qu'ici le mot propagande est employé dans un sens dénué de son aspect péjoratif. Quoique...
Certes, le lustre des médias traditionnels a quelque peu disparu depuis l'arrivée des réseaux sociaux, mais journaux, radios, télévisions et même médias web ont rapidement envahi Twitter et autres Facebook pour justement occuper ce nouvel espace numérique où se retrouve une bonne portion du public. Résultat? Il est encore plus prestigieux, de nos jours, de voir ses informations reprises par l'un des grands noms du journalisme, plutôt que d'espérer que l'écriture d'un billet de blogue ou l'envoi d'un communiqué permettra, à lui seul, d'avoir un impact aussi vaste.
Ce déni de l'importance des médias dans la vie de tous les jours - et encore plus dans un contexte aussi chargé sur le plan politique et sociétal qu'une grève étudiante - équivaut pratiquement à se mettre l'opinion publique à dos dès le départ.
Avouons-le, ni les autorités, ni les contestataires n'aiment les médias qui fouinent et qui - grands dieux! - posent des questions, mais n'est-il pas ironique que dans leur quête d'absolu pour faire éclater la "vérité" sur les gouvernants, les militants et autres grévistes emploient les mêmes tactiques du black-out médiatique? Oh, qu'il était ridicule et triste de voir passer les nouvelles voulant que les manifestants brutalisent ou harcèlent les représentants des médias lors de manifestations, à l'image des policiers poivrant les journalistes ou lançant leurs chevaux contre ceux-ci. Bien entendu, on pourra arguer que seuls les médias citoyens, ces "journalistes du dimanche" équipés d'un téléphone intelligent, sont en mesure de rapporter "correctement" les faits.
À cela, je répondrai que la propagande est présente dans les deux camps, que ce soit sous la forme d'un point de presse d'Ian Lafrenière ou du ministre François Blais, ou dans les images choisies par 99%Média, dont le nom même ne transpire certainement pas l'objectivité.
Vous n'aimez pas le point de vue de certains médias? Il faut alors vous en prendre aux éditeurs ou aux patrons, non pas aux reporters chargés de se rendre sur le terrain. Et invoquer un "huis clos médiatique" pour tenter, en groupe et masqué, d'intimider un étudiant en bordure du Cégep du Vieux-Montréal est tellement ridicule qu'il vaut mieux en rire.
Apprenez à jouer la game, et non pas à dénoncer la "brutalité médiatique". Vous voulez que votre point de vue soit repris partout, et que vos déclarations retentissent dans les foyers à la grandeur de la province? Parlez aux médias, donnez-leur des informations, et, surtout, laissez-les faire leur travail en paix. Car si vous empêchez les médias de vous approcher, ceux-ci iront voir les gens qui sont disponibles et plus qu'heureux de se faire entendre. Et - surprise! -, ce sont probablement vos adversaires...
Sans vouloir me prononcer sur le fond de la question, il est indéniable que le mouvement étudiant d'opposition à l'austérité souffre d'un flagrant problème d'image médiatique, et comme il n'y a plus les Léo Bureau-Blouin, les Martine Desjardins et les Gabriel Nadeau-Dubois du "printemps érable" de 2012, l'ASSÉ, la FEUQ, la FECQ et tous les autres peinent à tenir le fort.
De mémoire, les mouvements étudiants, épris d'idéalisme et partisans d'une idée romantique d'une certaine "révolution", considèrent majoritairement les médias, ces représentants du quatrième pouvoir, comme autant de pantins à abattre du gouvernement en place. Cette logique de confrontation à tout prix sert peut-être les militants les plus extrêmes, ou encore ceux qui profitent de toute occasion de manifester pour affronter les forces policières ou se mettre à casser des vitres, mais dans l'ensemble, le mouvement étudiant alimente lui-même son propre cynisme envers les journalistes, caméramans et reporters.
Ce que les étudiants doivent comprendre, c'est que pour gagner les coeurs et les esprits, il faut disposer d'une machine de "propagande" bien huilée - notez qu'ici le mot propagande est employé dans un sens dénué de son aspect péjoratif. Quoique...
Certes, le lustre des médias traditionnels a quelque peu disparu depuis l'arrivée des réseaux sociaux, mais journaux, radios, télévisions et même médias web ont rapidement envahi Twitter et autres Facebook pour justement occuper ce nouvel espace numérique où se retrouve une bonne portion du public. Résultat? Il est encore plus prestigieux, de nos jours, de voir ses informations reprises par l'un des grands noms du journalisme, plutôt que d'espérer que l'écriture d'un billet de blogue ou l'envoi d'un communiqué permettra, à lui seul, d'avoir un impact aussi vaste.
Ce déni de l'importance des médias dans la vie de tous les jours - et encore plus dans un contexte aussi chargé sur le plan politique et sociétal qu'une grève étudiante - équivaut pratiquement à se mettre l'opinion publique à dos dès le départ.
Avouons-le, ni les autorités, ni les contestataires n'aiment les médias qui fouinent et qui - grands dieux! - posent des questions, mais n'est-il pas ironique que dans leur quête d'absolu pour faire éclater la "vérité" sur les gouvernants, les militants et autres grévistes emploient les mêmes tactiques du black-out médiatique? Oh, qu'il était ridicule et triste de voir passer les nouvelles voulant que les manifestants brutalisent ou harcèlent les représentants des médias lors de manifestations, à l'image des policiers poivrant les journalistes ou lançant leurs chevaux contre ceux-ci. Bien entendu, on pourra arguer que seuls les médias citoyens, ces "journalistes du dimanche" équipés d'un téléphone intelligent, sont en mesure de rapporter "correctement" les faits.
À cela, je répondrai que la propagande est présente dans les deux camps, que ce soit sous la forme d'un point de presse d'Ian Lafrenière ou du ministre François Blais, ou dans les images choisies par 99%Média, dont le nom même ne transpire certainement pas l'objectivité.
Vous n'aimez pas le point de vue de certains médias? Il faut alors vous en prendre aux éditeurs ou aux patrons, non pas aux reporters chargés de se rendre sur le terrain. Et invoquer un "huis clos médiatique" pour tenter, en groupe et masqué, d'intimider un étudiant en bordure du Cégep du Vieux-Montréal est tellement ridicule qu'il vaut mieux en rire.
Apprenez à jouer la game, et non pas à dénoncer la "brutalité médiatique". Vous voulez que votre point de vue soit repris partout, et que vos déclarations retentissent dans les foyers à la grandeur de la province? Parlez aux médias, donnez-leur des informations, et, surtout, laissez-les faire leur travail en paix. Car si vous empêchez les médias de vous approcher, ceux-ci iront voir les gens qui sont disponibles et plus qu'heureux de se faire entendre. Et - surprise! -, ce sont probablement vos adversaires...
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